
Bisous les filles
Mon stage en responsabilité m’a permis de mettre en œuvre ce que j’ai pu observer, de voir ce qui est transférable ou non, tout en tenant compte du niveau des élèves, et ainsi de réajuster mes pratiques.
En effet, tout ne peut pas être utilisé, il faut tenir compte des programmes français et des élèves français, qui ne sont pas habitués à ce système, bien différent du leur, et qui sont facilement emportés par la moindre nouveauté !
Cela montre d’ailleurs l’importance de renouveler constamment son enseignement et d’innover afin que les élèves restent motivés, curieux d'apprendre et deviennent de véritables acteurs!
Et pour nous, enseignants (enfin futur enseignants !), cela est beaucoup plus plaisant que de faire la même chose tous les ans jusqu'à la fin de notre carrière et de « s'encrouter » dans notre pratique...
Lorsque je referai certaines séances, inspirées de la pratique en Ecosse, j'essaierai de mieux cadrer les choses, de mieux préparer les élèves à cette différence culturelle. Une idée me vient à l'esprit, il serait intéressant d'organiser des échanges franco-écossais entre mes futurs élèves et les élèves écossais de Rosebank school (puisque j'ai gardé contact avec une enseignante)... par exemple de faire une visite virtuelle de l'école, de la classe, et de dialoguer via une webcam.
Et un petit mot pour la fin, ou plutôt quelques lignes : partir en stage à l'étranger permet vraiment d'être transporté dans un autre monde, vers une autre manière de voir, une autre manière de concevoir et de faire les choses, l'altérité en somme. Car bien que les pratiques des PE français soient différentes les unes des autres, au final elles se ressemblent beaucoup (puisque conçue dans “l'esprit français”!).
Pour cela, il faut savoir remettre en cause sa pratique (bien qu'elle ne soit pas très ancrée, nous les petits M2!), ou du moins ce qu'on a eu l'habitude de voir jusqu'à maintenant, ou ce qu'on a vécu en tant qu' élève. C'est donc partir dans l'optique d'un changement radical et très enrichissant!
J’ai suivi une formation initiale et vécu des expériences professionnelles tournées vers l’enseignement:
– un cursus universitaire en sciences du langage
– une spécialisation dans l’enseignement du FLE
– divers expériences professionnelles:
- professeur de FLE: école de langue et cours d’alphabétisation en France, Université pédagogique de Tbilissi, écoles primaires en Géorgie,
- directrice des cours de langue du Centre Culturel Français de Tbilissi
- enseignante, en binôme, d’une classe maternelle PS/MS/GS avec un dispositif bilingue français/géorgien.
Lors de cette dernière expérience en maternelle, ma pratique enseignante reposait sur les principes suivants:
– des connaissances didactiques et pédagogiques relatives à l’enseignement du FLE et du bilinguisme
– des connaissances des programmes de l’école maternelle de 2002
– des idées et des outils puisés sur internet (thèmes, projets, séquences, fiches de préparation…)
– un apprentissage par l’expérimentation: essai/erreur/remédiation
– un enseignement mené en binôme
– un travail supervisé par un INE
– du bon sens.
Cette expérience était très enrichissante mais j’avais certains manques:
– une vision parcellaire de l’école primaire
Ex: aucune connaissance des programmes de l’école élémentaire
– des lacunes disciplinaires
Ex: aucune remise à niveau
– des difficultés à penser une programmation et des progressions
Ex: ordre de la découverte du système grapho-phonologique
– peu de retours d’experts sur ma pratique
Ex: une visite par an de l’INE
– peu d’échanges avec des pairs
Ex: échanges ponctuels avec une amie PE en maternelle en France.
En entrant à l’IUFM, j’avais donc des attentes :
– perfectionner mes connaissances disciplinaires, didactiques et pédagogiques
– découvrir le système éducatif en France
– échanger et coopérer: formateurs IUFM, PE, étudiants
– obtenir un statut et une véritable identité professionnelle.
Au terme ce cette formation, le travail en équipe m’a permis d’échanger :
– entre pairs: échanges dans le cadre de la formation, travail collaboratif
– avec les formateurs de l’IUFM: discussions lors des différents cours, visites lors des stages
– avec les PEMF: réflexion sur ma pratique, accompagnement tout au long de l’année, aide à la préparation des oraux, association aux actions de formation continue des PE d’une circonscription.
– avec les PE rencontrés sur le terrain : une équipe agréable et solidaire lors de mon stage en responsabilité en CM2 Boulevard de Reims, l’aide d’un T1 lors de mon stage en responsabilité en PS Ecole Brochant.
La formation m’a également apporté les bénéfices suivants:
– une remise à niveau disciplinaire : ex : histoire/géographie, mathématiques
– une meilleure connaissance des enjeux de la pédagogie et de la didactique de l’enseignement : ex: les différents modes d’évaluation
– une vision d’ensemble du système éducatif : ex: évolutions historiques, connaissances des programmes, SCCC, évaluations nationales, diversité des profils d’élèves
– une prise de conscience de l’ensemble des compétences des PE : ex: Agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable.
Cette formation m’a donc permis une prise de recul enrichissante sur ma pratique et possible grâce à la formation de l’IUFM et différentes formes de collaborations. Aujourd’hui, ma motivation reste intacte malgré des sacrifices, un échec au concours et la perspective d’intégrer l’Académie de Créteil !!!
En début de semaine, les élèves se regroupent : l'enseignant a écrit et lit aux élèves les “learning intentions” pour la semaine. Exemple :
1. To write a great beginning to a story with lots of detailsOn trouve aussi au niveau de chaque activité, l'explicitation de ce qui va être appris et qui va être repris à la fin de la séance (bilan) :
=> Our learning intention is....
Dans ces 2 situations, les objectifs sont explicites, éclaircis.
Les élèves savent ce qu'ils sont en train de travailler, ce qu'ils sont en train d'apprendre, ce qu'ils doivent faire (critères de réussite) pour atteindre tel objectif, ce qui leur permet de se situer dans leurs apprentissages et de s'auto-évaluer.
La participation active de l'élève à l'évaluation formative joue véritablement un rôle d'aide et de soutien, elle devient un outil tout simplement. L'élève apprend également à porter un regard critique sur lui même, l'enseignant étant toujours là pour faire des remarques positives afin que l'élève reste motivé ainsi que “self confident”.
Alors que j’ai effectué mes deux stages en responsabilités, l’heure est, à ce jour, au bilan.
Enseigner n’est pas toujours évident, je me souviens de mon premier jour de stage en responsabilités, je m’interrogeais : « Mais comment vais-je leur enseigner telle ou telle notion ? Quelle attitude adopter face à l’indiscipline des élèves ? Comment faire face aux imprévus ? »
J’ai commis de nombreuses erreurs, à force de toujours vouloir « bien faire » il arrive que certaines choses échappent à notre contrôle quand bien même nous faisons attention à bien respecter les règles. J’ai pu constater lors de ma pratique qu’il y’avait tout un fossé entre les règles que l’on doit respecter en tant que professeur des écoles (en matière de surveillance des élèves, des attitudes et comportements que doivent avoir le fonctionnaire de l’Etat) et les réalités du terrain (laxisme sur certaines obligations).
Dans l’apprentissage de ce métier, j’ai été découragée à plusieurs reprises, le fait de faire le deuil d’une classe homogène où les élèves devaient s’adapter à l’enseignement est parfois difficile pour moi, issue de cette génération où l’on ne pouvait pas se permettre le « dixième » de ce qui se fait aujourd’hui dans les classes.
La capacité d’adaptation d’un professeur des écoles aujourd’hui est quand même un fait à saluer dans la mesure où, l’on doit sans cesse se remettre en question en innovant notre enseignement, en se cultivant (être au courant de ces nouvelles façons de motiver les élèves), en étant une personne qui conserve ses valeurs mais qui les adapte aussi en fonction des élèves.
Il reste néanmoins que cette année d’IUFM n’a fait que me conforter dans mon projet professionnel : le métier est fait pour moi. C’est gratifiant de savoir qu’en tant que professeur des écoles, je contribue à l’avenir de ces enfants à qui j’enseigne, que l’important finalement, est de leur apporter les outils qui feront d’eux les citoyens de demain.